Conséquence : une revendication identitaire dans l’art ?
Paradoxalement, à notre jeune sculpteur congolais, d’autres artistes revendiquent une forme d’art identitaire ethnique.
Comme je l’ai évoqué en introduction suite aux déclarations de Picasso sur le sujet de l’art Nègre, le journal The conversation poursuit par :
Mais c’est justement ce côté « fétiche » de l’art africain qui a valu à ce dernier une relégation en Occident, notamment au XVIIIe siècle, de la part des tenants de l’esthétique naissante. Deux auteurs, Burke et Kant, à travers leurs œuvres respectives Recherche philosophique sur l’origine de nos idées sur le sublime et du beau (1757) et Observation sur le sentiment du beau et du sublime (1764), inaugurent une série de positions à travers lesquelles l’idée d’une perversion de ce qu’on peut appeler « l’art africain » s’opère par des termes « fétiches-idolâtrie-primitif » auxquels sont associés les objets.
En provoquant l’horreur et la frayeur, ceux-ci ne peuvent être ni beaux ni sublimes. Désormais, c’est de cette africanité « fétiche » que l’art contemporain africain cherche à se départir en s’alignant sur l’art contemporain occidental voire sur ce qu’on peut appeler l’« art contemporain global » si bien qu’on peut se demander s’il existe, en la matière, un art que l’on peut qualifier d’« Africain ».
Une partie de l’article de The conversation
L’art identitaire, n’est pas une affaire de noir et blanc !
Bien que les exemples que je vous ai soumis soient en relation avec la communauté africaine, le sujet de cet article n’est pas ciblé sur une communauté en particulier, mais sur la réalité d’un art dit identitaire.
Ainsi, je vous invite à lire la publication complète, de The conversation, pour en savoir davantage sur la revendication d’une certaine africanité dans l’art.
Nul doute, comme l’a souligné Jean-Michel Hoop, l’un des auteurs de la pièce polémique belge :
Mon travail n’a rien de moralisateur, de justification d’une cause ou l’autre, rien de noir et blanc, si l’on ose dire. J’ouvre des questions, dont nous n’avons pas nécessairement les réponses ».
Jean-Michel Hoop
Ainsi, la demande d’un art dit identitaire, n’est pas exclusive aux Européens.
Car, à l’époque où je démarchais les galeries parisiennes, j’eus la mauvaise expérience d’être jugé sur mes origines et pas sur mon travail… Et ce, par une galeriste de ma communauté !
C’est ainsi, que cette marchande d’art, me conseilla vivement « en tant que compatriote » je cite, de faire un art plus identitaire avant de le présenter aux galeries d’art. Et tout ceci, sans avoir consulté mon travail.
Un art identitaire ou un retour au point zéro ?
Toutefois, ce phénomène identitaire dans l’art est-il nouveau ? Ou a t-il existé, depuis toujours ?
Dès lors, pour répondre à ces questions sensibles, il faut faire appel à la sagesse de Dieu. C’est d’ailleurs en lisant le livre de l’Ecclésiaste 1 : 8 à 11 (écrit par le Roi Salomon), que j’ai pu trouver une réponse pertinente, à tout ceci :
L’ oeil ne se rassasie pas de voir, et l’oreille ne se lasse pas d’entendre.
Verset Biblique Ecclésiaste 1 : 8 à 11
Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
S’il est une chose dont on dise: vois ceci, c’est nouveau ! Cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés.
On ne se souvient pas de ce qui est ancien ; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard ».
Alors, que dire de plus ?
En réalité, l’artiste a toujours été un témoin de son temps, souvent, avant-gardiste, mais jamais hors sujet !
Effectivement, l’artiste est tout simplement, une figure sensible au monde, et donc à son contexte géographique identitaire : ethnique, politique, voire religieux. Comme les milliers d’œuvres que l’on peut découvrir au musée des Arts et des civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie, et des Amériques, au quai Branly.
Si vous avez l’occasion de visiter ce musée, vous verrez qu’en ce temps-là, chaque continent, chaque pays, chaque peuple, avaient déjà ses propres artisans. Tous ces artistes étaient qualifiés dans leur art. C’étaient de vraies Betsaleels et Oliabes en puissance !
Aussi, vous noterez que d’un continent à l’autre, aucune œuvre n’est inférieure ou supérieure aux autres, qualitativement parlant… Ce sont toutes de vraies œuvres d’art ! Et c’est bien pour cela qu’elles sont exposées dans un musée aujourd’ hui… Même si nous savons dans quel contexte historique, elles ont été acquises.
Ainsi, la question de savoir « est-ce que », ou « pourquoi » ou « comment » est apparu cet art identitaire contemporain, ne pose pas !
Et notre héritage identitaire dans tout ça ?
Pour ma part, comme je l’ai évoqué dans mes ouvrages, avant d’entrer aux Beaux-arts, j’étais autodidacte.
Ainsi, à l’instar de Picasso qui soit dit en passant, n’aurait pas été Picasso sans l’art Nègre, j’ai eu mes périodes. Comme lui a eu sa période Bleue (suite à une période de deuil), Rose (une période plus joyeuse)…et enfin sa période Cubiste (son art le plus connu, inspiré de l’art identitaire africain) !
A l’époque, comme lui, je produisais des œuvres ethniques…
Dès lors, mes 2 lieux de prédilection furent :
- Le musée Dapper un « espace d’art et de cultures pour l’Afrique, les Caraïbes et leurs diasporas » qui a fermé ses portes en 2017.
- Et le musée qui a changé tellement de noms qu’on ne sait plus comment l’appeler : d’abord baptisé « musée des Colonies » de 1931 à 1935, « musée des Colonies et de la France extérieure » en 1932, « musée de la France d’outremer » en 1935, « musée des arts africains et océaniens » en 1960 et « musée national des arts d’Afrique et d’Océanie » de 1990 à 2003.
Puis le musée à fermé ses portes, pour devenir : le musée de l’histoire de l’immigration !
C’est ainsi que toutes les œuvres ethniques, ont rejoint le fameux Musée des arts du quai Branly, dont le nouveau président est Emmanuel Kasarhérou.
Un Kanak, expert des cultures identitaires océaniennes : la solution ?
Le 27 mai 2020, le journal la croix, publie :
Stéphane Martin avait lui-même souhaité(…), juste avant son départ, que « le musée se colorise » (« Nous sommes trop blancs.»), indiquant ainsi (…) sa préférence pour ce candidat issu de ses équipes, directeur adjoint des collections du musée depuis 2014, réputé pour son sérieux et son goût du dialogue. Une qualité qui sera précieuse (au Kanak) Emmanuel Kasarhérou pour affronter notamment l’épineux débat sur les demandes de restitutions d’œuvres de certains pays du Sud ou d’Asie, alors que le Musée du Quai-Branly s’apprête à rouvrir, sans doute vers la fin juin ».
La croix
Sachez toutefois, qu’en évoquant ceci, j’entends la colère de nos amis « panafricains » et dont un en particulier, qui est intervenu en juin 2020 (accompagné de quelques militants) au musée du Quai Branly notamment, pour « reprendre » je cite « ce qui leur appartient ».
Sincèrement, je les comprends ! Cependant, comme je l’ai souligné dans le contenu de mon courrier au Président Emmanuel Macron, je ne cautionne pas !
Pourquoi ?
Parce que sans faire un vilain jeu de mots, il y a l’art et la manière…
En effet, dans la Bible, il est écrit :
Ni par force, ni par puissance (même si, c’est qu’on nous à fait) mais par l’esprit du Seigneur ! (Tel que Martin Luther King, l’apôtre de la non-violence l’a fait.) ».
Inspiré du livre de Zacharie 4:6
Pour résoudre réellement ce problème identitaire, nos actes doivent avoir de l’impact, et pas uniquement de l’effet !
Que devons-nous comprendre ?
En somme, dans toute action bonne ou mauvaise, il y a des conséquences ! Le fait de ne pas ne véritablement « regarder avec lucidité notre passé et nos mémoires identitaires », fini par nous revenir comme un boomerang… D’où ma suggestion précédente au Président E. Macron.
Et si à votre tour, vous écriviez un courrier à votre président ? Attention, ne mépriser pas cet acte ! Parce que, une goutte, plus une goutte, ajouter à une autre goutte… Fini par faire un océan !